Illusions perdues, Xavier GIANNOLI, 2021 🇨🇵

Phénoménal 

❤️❤️❤️❤️🩶

Que des qualités, pour un défaut (mais pas des moindres !) 

Commençons ainsi par le défaut, comme ça c’est réglé. Procédé facile, que d'aucuns estiment même souvent assez rédhibitoire : l’utilisation permanente de la voix off pour expliquer ce que l’image raconte pourtant. Si c’est 90 % du temps insupportable, ça ne l’est pas totalement ici. Mais c’est clairement en trop, même si on peut essayer de comprendre ce qu’a souhaité faire Xavier Giannoli par le biais de ce procédé. Le récit d’Honoré de Balzac est en effet riche, si riche même qu’un film de 2H30 ne saurait le traiter suffisamment. Pour éviter cet effet, le personnage joué par Xavier Dolan nous conte donc ce que Giannoli ne savait exprimer autrement, mais paraissait nécessaire à la totale compréhension du récit. C’est donc acceptable, voire compréhensible, mais tout de même superficiel. 

Maintenant les qualités, si évidentes : d’abord la mise en scène, digne des plus grands cinéastes. Giannoli, auteur des sublimes Quand j’étais chanteur et Marguerite, entre autres, n’est pas prêt de décevoir à cet égard. Vraisemblablement, le réalisateur est l'un des meilleurs de France. 

Autre qualité grandiose de ce grand film qui mérite d’être acclamé, sûrement la plus évidente de toutes : le talent de ses acteurs. 

D’abord Benjamin Voisin, parce qu’il est de tous les plans, et que ce garçon et son jeu sont un bijou. On peut relativement facilement lui prédire un grand avenir. 

Ensuite Vincent Lacoste, vraiment meilleur film après film. Très grand ici. 

Et puis Cécile de France, intrigante paumée crédible dans ses robes de bourgeoise régionale mal intégrée à la faune parisienne. 

Aussi Jeanne Balibar, qui peut-être n’a jamais autant interloqué (c’est une bonne chose). Cette actrice est véritablement capable du meilleur.

Enfin, l’immense, l’unique, le gargantuesque et magnifique Gérard Depardieu. À l’exception obligatoirement notable des derniers films de Guillaume Nicloux, cela faisait longtemps qu'on ne l’avait pas vu aussi beau, aussi investi, aussi juste même. 

Il y a aussi des trouvailles qui relèvent de ce qu'on pourrait qualifier de phénoménal. Exemple anecdotique : c’est Honoré de Balzac qui a fait partie des premiers à proposer le récit du début des confiseries dans les lieux de culture, ancêtres de l’infernal popcorn qu'on achète actuellement dans nos salles de cinéma. On découvre aussi le pigeon voyageur pourvoyeur de fausses nouvelles, plus de cent cinquante ans avant le petit oiseau bleu en ligne et l'ère des fake news et autres réalités alternatives. 

En bref, on s'arrêtera là pour souligner simplement combien le film est bon.

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